LA POSTE,
une lutte contre la précarité
Aujourd’hui, les travailleurs et les travailleuses, et en grande partie les jeunes, voient leur quotidien tendre un peu plus vers la précarité. Cette précarité, fabriquée de toute pièce et pilotée par le patronat, voyant en ces jeunes, une main d’œuvre serviable à souhait et surtout bon marché.
Le cas de Nicolas Borrega, à la Poste, en est la parfaite illustration. De CDD en CDD, de bureau de Poste en bureau de Poste, avec des rémunérations basses ou tardives, avec des attestations pôle emploi non signées, qui le privent donc de ses droits au chômage, il est un exemple de ce que vit la jeunesse et une grande partie des travailleurs et travailleuses du Pays Basque.
LAB a tiré la sonnette d’alarme
Depuis le début de l’affaire, nous avons tiré la sonnette d’alarme et interpellé les dirigeants, l’inspection du travail, les politiques et les autres syndicats présents au sein de la Poste. Les mobilisations se sont succédées. Des salariés ont occupé, samedi 29 mars, le bureau pour exiger la titularisation de leur collègue. La journée fut longue au bureau de Poste de Saint-Palais. Dès le matin, affiliés et sympathisants du syndicat LAB se sont rassemblés dans les locaux pour protester et exiger la réintégration, en CDI, de Nicolas Borrega.
Une trentaine de syndicalistes de LAB ont bloqué, ce lundi 26 mai, à partir de 6 heures, l’entrée de la plateforme de distribution du courrier à Mouguerre. Une opération dont le but est de soutenir Nicolas Borrega. Le blocage du site a eu des conséquences pour les habitants du Pays basque, ce jour là "les facteurs du Pays Basque n’ont pas été en mesure de distribuer le courrier."
Voie juridique
Mercredi 21 mai, le conseil des prud’hommes de Bayonne débattait du cas de Nicolas Borrega. Il a conduit, plusieurs mois durant, la fameuse fourgonnette jaune, pour le bureau d’Iholdi. Il demande à La Poste son intégration définitive, quand l’entreprise la lui refuse. Le syndicat LAB a toujours été présent auprès de celui-ci. Devant le conseil des prud’hommes, le jeune homme a réaffirmé avoir travaillé sans contrat de travail, entre le 2 février et le 19 mars. Selon LAB « Le droit français est clair : en pareil cas, le salarié est considéré en CDI », autrement dit embauché à durée indéterminée, à part entière, dans l’entreprise concernée.
Malheureusement, le 19 juin, après avoir réexaminé le dossier, le tribunal des prud’hommes s’est déclaré incompétent sur le cas du postier d’Iholdy, privé d’emploi depuis mi-mars et qui demande sa réintégration. Ceci implique un retour à la case départ pour ce dernier. Pour le syndicat LAB, qui soutient le trentenaire et demande sa réintégration, cette situation est inacceptable : « La Poste peut ainsi gagner du temps sur la procédure et met notre collègue dans une précarité plus importante. Il est sans ressource et sans travail, risque l’expulsion de son logement. » L’un des supérieurs hiérarchique de Nicolas Borrega a même reconnu avoir falsifié sa signature sur des contrats de travail. L’affaire dépasse donc le cadre du droit du travail avec une plainte pénale pour « faux et usage de faux ».
Faire en sorte que la vérité éclate
D’actions en actions, et avec le temps qui passe, la vérité éclate et on s’aperçoit très vite qu’une entreprise comme la Poste, qui va engranger plusieurs centaines de millions d’euros au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), est allée jusqu’à faire un faux contrat de travail pour justifier son renvoi.
A la Poste, nous avons décidé de dire stop et c’est en cela que nous venons de créer la section syndicale, car force est d’avouer également, que les autres syndicats déjà présents n’ont pas fait grand chose pour aider à résoudre le problème de Nicolas.
Grace à cette section, nous souhaitons également défendre les droits et les acquis qui diminuent peu à peu, car la Poste à bien une stratégie de casse de ceux-ci dans le but de toujours faire plus de profits au détriment des travailleurs et travailleuses. Sur ce cas, et parce que ce salarié a voulu faire valoir ses droits écrits dans le code du travail, nous avons pu l’aider, mais combien de personnes salariées ne disent rien dans l’espoir d’être repris par ces entreprises aux agissements mafieux ? Combien de celles et ceux-ci, s’enfoncent un peu plus, jour après jour dans une précarité dont se sert le patronat aujourd’hui ?